LES CONTES DE NOEL DE L’ALLIANCE CHAMPLAIN – année 2020, 4ème édition

Conte de noël  2020 

LES RÉSULTATS DU CONCOURS !

Le concours des contes de noël de l’Alliance Champlain, inauguré il y a quatre années, a connu de nouveau le succès en 2020. De nombreuses participations nous sont parvenues que malheureusement nous ne pouvons poster toutes sur le site.

Comme chaque année, le bon Papa Noël au manteau rouge et à la houppelande blanche a inspiré les Calédoniens dont l’imagination a surpris le jury du concours, cette année encore.

À découvrir ci-après les compositions sélectionnées par nos membres ayant fait l’objet de la remise des prix ayant eu lieu le jeudi 10 décembre 2020 au Château Hagen, qui pour la 4ème fois, constitua le décor de cette charmante cérémonie.

CONTES DE NOËL 2020 E L’AC illustrations  : cliquer ci-contre : CONTES DE NOËL2020 illustrésOK

Le Prix juniors consistant en un chèque de 10 000 F CFP  a été remporté par Yuri Guyen, 17 ans, avec le conte intitulé Le vieux flamboyant Nakka.

Quant à la participation des adultes, c’est Pascal Augeraud qui gagne le 1er prix de 20 000 F CFP avec une très belle histoire qu’il a intitulée Noël au pays du Cagou.

Après la petite cérémonie de remise des prix, un goûter offert par l’Alliance Champlain a favorisé des contacts très sympathiques entre les membres de l’association et les invités des gagnants. Ces moments de convivialité sont toujours très appréciés par les organisateurs du concours et les participants, grâce à la merveilleuse magie de Noël qui se renouvelle tous les ans depuis des siècles.

   

 L’Alliance Champlain remercie la Province Sud qui a délivré, cette année encore, l’autorisation d’organiser notre remise dans le merveilleux cadre du Château Hagen ainsi que la grande gentillesse de l’accueil par le directeur Christophe Bouton et son équipe.

 

Quant au Père Noël, l’Alliance Champlain lui adresse tous ses vœux de réussite pour l’immense distribution qu’il va commencer dans quelques jours.

 

Voir les contes de Noël 2020 illustrés par l’Alliance Champlain : cliquer ci-contre : CONTES DE NOËL2020 illustrésOK

 NOËL AU SAVON
 savon – covid-19 – traineau tiré par des dauphins – cadeaux
Monette Goudet,
membre de l’Alliance Champlain, donc hors concours. 

NDLR : Ce conte absolument savoureux mérite d’être lu à haute voix pour en apprécier le délicieux humour. L’Alliance Champlain suggère que cette scénette
soit interprétée par les enfants avec leurs parents ou autres grandes personnes.
    

    Tout le village et les tribus des alentours sont assemblés auprès des grands banians et attendent avec impatience le grand chef qui doit, paraît-il, prononcer des paroles de la plus haute importance.

– « Y va dire quoi ?  » demande Gabriel
– « comme tous les ans, il va parler des récoltes d’ignames. » répond Ethan.
– « ben d’habitude, il ne demande pas aux enfants d’être là » dit Léna.
Liam : « oui, ça c’est bizarre… »

Chut, chut, les enfants, voilà le grand chef. Il a mis ses beaux habits et se place devant le grand banian où on vient le saluer en déposant une offrande.

C’est le grand calme : tout le monde, un peu inquiet, attend ce qu’il va annoncer :

« J’ai une nouvelle bien triste à vous annoncer : le père Noël ne viendra pas cette année »

Parmi la population, on entend un immense Ooohh… » de déception.

 Marie : Ce n’est pas vrai, il ne peut pas nous faire ça, et pourquoi ?

Suzanne : C’est sûrement à cause du microbe… 

Nolan : Pas d’avion, pas de père Noël ! 

Enzo : Mais son avion est spécial, il vole grâce aux rennes et chez nous, il arrive sur la mer, tiré par des dauphins.

« Le père Noël ne viendra pas, il se « confine » pour ne pas attraper le virus qui court. Il va dans trop de pays et il ne veut pas vous rendre malades ».

Tous les enfants : Alors on n’aura pas de jouets ?

Un grand silence se fait

Alice : Qu’est-ce qu’on peut faire ? Il faut trouver une solution pour qu’il vienne.

Joseph : Oui, mais quoi ?

Anaé : Eh bien on va chasser le microbe d’ici.

Paul : Ah bonne idée les filles…  et comment ? 

Léna : Ben… on s’lave plus souvent avec notre bon savon, il paraît qu’il chasse les microbes.

Quelques garçons en chœur : Oh non, pas ça !

Zoé : Si tu veux des jouets, et nous, on en veut, il n’y a pas d’autre choix.

Les garçons en chœur : Bon, bon…

Le grand chef :

« Nous devons éradiquer tout virus de nos îles, et pour cela, nous avons l’arme absolue avec notre bon savon qui tue le dangereux microbe qui sévit dans le monde.

MAIS à une condition : se laver très souvent, surtout les mains qui touchent tout ; c’est un seul espoir pour que le père Noël vienne apporter les cadeaux le 24 décembre. Vous devez également ne plus vous coller les uns aux autres, respecter des distances. Etes-vous d’accord pour faire ces efforts ? 

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ………….Mais… la réalité est plus difficile

 Pour le savon, pas de problème, mais pour se laver régulièrement, c’est autre chose…

A table !

Nolan, montre tes mains : encore mal lavées !

Moi, les miennes sont bien propres, Nolan, il fait toujours semblant «  dit Anaé. 

 Finalement tout le monde se lava souvent et respecta – oh avec difficulté – les consignes.

 L’île sentait si bon le savon que le 24 décembre, le père Noël la trouva tout de suite et put déposer les cadeaux des enfants sur la plage bien propre comme d’habitude. Quel bonheur pour tous le 25 au matin, leurs efforts avaient été récompensés avec plus de cadeaux que l’an dernier ! 

Monette Goudet, membre de l’Alliance Champlain, donc hors concours.

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NOËl À BOURAIL

motard – mangrove – plouf – fantôme – père Noël –   

 

Durant chaque période de Noël, une petite fille nommée Angelita et âgée de 12 ans partait à Bourail avec ses parents pour aller rejoindre son pépé Marcel et sa mémé Françoise pour faire les fêtes de fin d’année avec eux. Mais 2020 était différente pour elle puisqu’elle venait de perdre son frère Alexis,ce dernier était passionné de moto. Deux mois plus tôt, il était sorti pour faire un tour suite à une dispute avec ses parents à propos de sa vie amoureuse, sous la colère il conduisait de plus en plus vite. Ce jour-là, le temps était pluvieux et on entendait l’eau ruisseler, la route était glissante, tous les éléments étaient réunis pour commettre le parfait accident.

Quelques heures après sa disparition on leur annonce la mort de leur fils, il avait percuté une voiture alors qu’il roulait à toute allure, le temps que l’ambulance arrive sur les lieux Alexis succomba à ses blessures à l’âge de 19 ans. Pour Angelita c’était le premier Noël sans son grand frère adoré, elle détestait pleurer devant ses parents pour ne pas qu’ils s’inquiètent pour elle depuis la perte d’Alexis chaque après-midi après l’école elle allait passer son temps au sentier de la mangrove de Ouémo pour pouvoir faire le vide dans sa tête et se détendre.

C’était un endroit calme, les seules personnes qui passaient étaient celles qui allaient faire leurs sports ou promener leurs chiens mais cela ne la dérangeait pas, quand elle y allait elle se sentait bien comme si quelqu’un était avec elle alors qu’elle était seule. Un soir, elle est allée au sentier comme à son habitude et elle s’est assise sur un banc pour pouvoir lire son livre, elle commença à le lire et d’un coup elle entendit un plouf qui venait de derrière, elle se retourna et ne vit personne. Elle s’était dit que ça devrait être les poissons ou les crabes, le bruit recommença une deuxième fois et à ce moment-là elle s’est rendu compte qu’elle n’était pas toute seule. Une lueur jaune sortie de nul s’était posée devant elle, bizarrement elle n’était pas partie puisqu’elle reconnut directement qui était cette personne, c’était bien évidemment son cher frère qui venait de l’au-delà pour la voir et prendre de ses nouvelles.

Angelita sauta dans les bras de son frère mais passa à travers vu qu’il n’était qu’une simple lumière qui flottait dans l’air, elle lui demanda comment était sa vie maintenant, ce qu’il faisait de ses journées, si sa famille lui manquait et tout un tas de questions que l’on a envie de poser à un fantôme. Elle remarqua qu’il n’était pas si heureux que ça, il répondit à toute ses questions mais par la suite il lui a dit tout ce qu’il avait sur le cœur, il s’en voulait d’être partie ce soir-là et d’avoir abandonné tout derrière lui. Il ne pensait pas que la mort l’attendait en sortant de chez lui, ils se mirent à pleurer tous les deux pour évacuer la tristesse et la souffrance encaissée depuis ce fameux drame.

Alexis lui explique qu’il sera toujours là pour veiller sur toute sa famille et surtout sur elle, que sa présence sera toujours éternelle malgré la distance et le fait qu’il n’est plus ici. Les jours passent de plus en plus et les fêtes approchent à grands pas, les parents d’Angelita lui avait demandé ce qu’elle voulait pour Noël et si elle voulait surtout le fêter, elle répondit que ce qu’elle voulait vraiment était de passer les fêtes avec ses grands-parents à Bourail comme à leur habitude, elle savait pertinemment que la présence d’Alexis y serait pour faire la fête avec eux.

Lorsqu’elle écrit sa lettre au père Noël, Angelita ne lui demande aucun cadeau, ni jouets ni peluches, elle lui écrit des remerciements pour le cadeau qu’elle a eu en avance, c’était le plus beau cadeau qu’elle pouvait demander. Le 24 décembre est enfin arrivé, elle est à Bourail avec ses parents sur la priorité de son pépé Marcel, ils ont donc commencé à préparer les festivités en famille dans la joie et la bonne humeur. Le résultat était formidable, chacun était très content de la contribution qu’il avait apporté à ce délicieux repas, à l’heure du dîner, Angelita sentit la présence d’Alexis à côté d’elle et elle s’est mise à sourire. Grâce à tout ce qu’elle a vécu elle a compris que la vie doit toujours continuer malgré toutes les difficultés rencontrées, Elle a compris que la vie était un réel défi à relever. A présent elle vit heureuse, puisqu’elle sait que son frère vit à travers elle.

 

Par Aalivah Agarande

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SUDAMA ET L’ESPRIT DE NOEL
marché de noël – case – crèche et rois mages –
 flamboyant – boules de noël

Par Claudia Rize-Blancher

 

   

Pwapy avait suivi Pônwé au marché de Noël. Elle aimait cette période depuis toujours. Même si cette fête venait de loin, plus loin que la mangrove de son village, elle aimait cet Esprit de Noël qui planait partout et son cœur se remplissait de joie en pensant qu’à travers le Monde, cet Esprit était là. Pendant que Pônwé discutait avec sa cousine Many qui proposait des mini-cases de la Nativité, le regard de Pwapy se promenait sur les différents étals. Il s’arrêta d’abord sur celui de Many. Elle admira particulièrement une des cases construites sur une grande planche de bois sur laquelle était installé un décor constitué d’une oasis, de dunes de sable et de la case qui accueillait l’enfant Jésus, ses parents et les Rois Mages. La mise en scène faisait pousser des cris d’admiration à tous ceux qui passaient devant. Son regard fut ensuite attiré par une aquarelle représentant la presqu’île de Nouville à Nouméa. Cela la ramena au Noël de ses 7 ans. Ce Noël correspondait à un grand évènement de la vie des Nouméens : l’inauguration du pont qui reliait la ville de Nouméa à l’île Nou, qui deviendrait la presqu’île de Nouville. La Mairie avait décidé de fêter cela en grandes pompes avec un invité d’honneur : le Père Noël. Une de ses tantes habitant l’île Nou, la famille avait alors décidé de se retrouver au grand complet pour le réveillon de Noël chez elle, ce qui serait facilité par le pont. Les voilà donc tous partis en direction du pont, la benne de la voiture remplie de victuailles et d’une énorme malle qui l’avait alors intrigué puisqu’elle n’avait vu personne la préparer. Lorsqu’elle avait questionné Grand-Mère, celle-ci lui avait répondu par un sourire énigmatique. Le Père Noël était arrivé, salué par un formidable feu d’artifice. A peine ce dernier repartit, elle avait vu les adultes se précipiter vers la voiture et entendu Grand-Mère dire « Vite, vérifiez la malle ! », qui fut ouverte prestement mais suffisamment puisque Pwapy avait eu le temps de voir qu’elle regorgeait de cadeaux… Noël était décidément une affaire bien importante, avait-elle pensé… Aujourd’hui, Pwapy avait une tâche importante : elle devait transmettre à sa fille Subama, qui venait de fêter ses 13 ans, l’Esprit de Noël. Elle allait lui apprendre à le faire descendre afin que sa famille puisse participer à cette grande fête célébrée sur Terre. Dans la culture Kanak, la femme est le lien entre le monde des esprits et le monde des humains. C’est pour cela que cette transmission se fait de mère à fille. Le tuteurage des lianes d’ignames venait de toucher à sa fin, la préparation des champs de bananiers, taros, cannes à sucre et patates douce avait commencé. Les flamboyants étaient en fleurs, bientôt les pieds de letchis deviendraient rouges et lourds de fruits. Les grandes vacances arrivaient et le temps de Noël aussi. A la sortie de la messe du 1er dimanche de l’Avent, Pwapy fit signe à Subama de la suivre. Elle se dirigea vers la plage. Là près d’un cocotier, elle avait déposé une natte et tout autour des paniers tressés. Chacun d’eux débordait de guirlandes de fleurs, de boules de Noël. Il y avait également une case de la Nativité réalisée par Many. Elle voyait que le cœur de Subama était rempli de joie et d’allégresse. Ses yeux pétillaient. Pwapy l’invita à la rejoindre sur la natte et à regarder dans les paniers tressés. La petite fille était émerveillée. D’habitude, elle découvrait à son réveil toutes ces jolies décorations dans les arbres, les plantes autour de la case, avant d’assister à la première messe de l’Avent. C’était un autre signe pour elle que les grandes vacances approchaient, que Noël serait bientôt fêté. Pwapy, les jambes étendues devant elle, la laissa encore un moment sortir une à une les jolies décorations de Noël puis se mit à lui parler : « Chez nous, Noël est la période où les petits enfants sont mis à l’honneur, où leurs petites bêtises sont acceptées et pardonnées, où ils sont félicités d’avoir bien travaillés à l’école. Ils savent qu’ils vont pouvoir à nouveau courir et s’amuser toute la journée avec leurs frères et leurs cousins, retrouver les grands-pères et grands-mères, les tontons et tantines, faire la sieste sous les cocotiers, se baigner toute la journée à la mer ou à la rivière. C’est aussi la période des petits cadeaux, des joujoux que toute la famille leur offre le jour de la naissance de l’enfant Jésus. Pour que cette période se passe bien, il faut faire descendre l’Esprit de Noël dans nos cases. Il faut, en plus de choisir la couleur de nos décorations, choisir la couleur de nos émotions, de nos énergies et permettre à l’Esprit de Noël d’envahir le cœur de chacun. En installant chacune de ces décorations, en préparant les bons repas pour la famille et les amis qui ne manqueront pas de nous rendre visite, en préparant des petits cadeaux que nous allons confectionner avec les feuilles de pandanus, les coquillages ramassés sur la plage, nous allons y mettre tout l’amour que nous avons pour chacun d’entre eux. Ainsi, tout au long de l’année, ils pourront se souvenir de ce moment si doux et joyeux que nous leur avons préparé. Ils accompliront chacune de leurs tâches au cours de l’année qui viendra en pensant qu’au bout du chemin une période de joie et d’allégresse les récompensera à nouveau. » Pwapy croisa le regard de Subama. L’enfant leva les yeux vers le ciel, une prière muette montant à ses lèvres : elle remerciait le ciel et la terre, les anciens et l’Esprit de Noël pour la confiance qu’ils mettaient en elle. Pwapy savait que désormais l’Esprit de Noël accompagnerait sa fille jusqu’à la fin de sa vie, qu’elle participerait avec d’autres à travers le Monde à répandre la joie et qu’à son tour, le moment venu, elle le transmettrait.

Par Claudia Rize-Blancher

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NOËL AU PAYS DU CAGOU
4/4 – néobus – lutins–  lune – jouets

    Par Pascal Angeraud, 1er prix Adultes

 

Cette histoire se déroule au pays du Cagou, des emblématiques plantes endémiques et de la mangrove. Année 2020, en Nouvelle-Calédonie, le Père Noël a décidé de remplacer exceptionnellement son traineau tracté par ses neuf fidèles rennes, par l’acquisition d’un véhicule récent, version hybride, capable d’assurer ses exigeantes prestations. Un utilitaire toutes options, du plus bel effet, plus adapté pour effectuer sa tournée dans les trois Provinces. Comète, Cupidon, Danseuse, Eclair, Fringant, Furie, Tonnerre, Tornade et Rudolph le petit Renne, vont pouvoir faire une pause bien méritée, avant de reprendre leurs activités dans le monde entier. Pas anodins, ces prénoms choisis par le Père Noël, en fonction des qualités et de la personnalité de chaque Renne.

Rudolph est toujours devant ; c’est le seul à avoir un nez rouge, car, à Noël, celui-ci devient lumineux et permet d’éclairer son traîneau. Une aide précieuse pour le guider dans la nuit. Mais, cette année, le Père Noël est très fier et heureux d’avoir fait une bonne affaire en achetant ce véhicule d’un rouge brillant, à la ligne fluide, flanqué sur les côtés de stickers étoiles filantes ! Par sécurité, le Père Noël décide, à la fin de cette journée du 24 décembre, veille de Noël, de faire le tour de Nouméa, histoire de voir si le moteur de son nouvel engin est suffisamment puissant pour assurer la distribution dans toutes les maisons et les logements implantés sur l’étendue de toutes les communes de la Grande Terre et des Iles. Et surtout, il veut tester le GPS dernier cri, qui, c’est indéniable, va lui faciliter ses livraisons et éviter d’éventuelles erreurs d’orientation ; sans oublier que le fonctionnement de l’auto est contrôlé par un système intelligent qui propose des modes hybride, thermique et électrique ; parfait pour ses allées et venues à proximité des foyers, sans perturber le sommeil des enfants. Sur la route, il croise un jeune Mélanésien prénommé Kana : « Dis-moi, Père Noël, ton engin roule bien ? Peux-tu me déposer chez moi, je t’offrirai une tasse de kawa ? Pas de problème et bien volontiers, cher jeune homme », répond enthousiaste le Père Noël. Un peu plus loin en chemin, Père Noël et son passager rencontrent une jeune Calédonienne.

« Je m’appelle France ; j’ai loupé le dernier Tanéo et je vais être en retard pour rentrer à la maison. M’emmènerais-tu chez moi, s’il-te-plaît ? Une omelette soufflée au fromage, nous partagerons, avec mes parents et vous deux. Aucun problème dit le Père Noël ; de toute façon, avec mon nouveau véhicule et l’accord de notre ami Kana, tu seras dans ta famille rapidement ». Arrivés à Magenta, Père Noël et ses passagers aperçoivent deux garçons. L’un des deux fait les présentations : « Voici mon cousin Wall et moi c’est Tahi. Si vous avez encore de la place, pourrions-nous monter avec vous, Père Noël ? Nous t’offrirons du porc grillé, du poisson cru et nous jouerons de l’ukulélé. Mais bien sûr les jeunes, dit le Père Noël ». Plus tard, en direction de Tina, Père Noël s’approche d’une jeune fille Vietnamienne qui chemine d’un pas assuré : «Je suis Asia, ma voiturette est tombée en panne. Puis-je monter avec vous ? Ce soir, je vous invite tous à notre table avec au menu la saumure de poisson. Tous tes jeunes amis vont se serrer pour te faire une petite place, profites-en, dit le Père Noël ». Lorsque vingt-deux heures sonnent à l’unisson aux clochers des différentes Eglises, le Père Noël vient de laisser son dernier passager. Il est repu de tous les mets dégustés et bienheureux de ces instants de vie partagés avec ses jeunes hôtes, au cœur de leurs familles respectives, mais il n’a pas vu l’heure s’écouler : « Que le temps file vite ! » s’exclame-t-il en observant la nuit étoilée et la fascinante lune. Je ne dois plus lambiner, afin d’avoir suffisamment de temps pour distribuer l’intégralité des jouets à tous les enfants ! » Ne t’inquiète pas, Père Noël, nous allons t’aider », déclare un groupe de joyeux lutins débarquant de leur Néo Bus magique et venus à sa rescousse suite aux sollicitations appuyées des cinq jeunes qu’il avait croisé sur sa route : «Pas question de laisser tomber le Père Noël !» affirme Kana, il faut être reconnaissant ; les amis, c’est fait pour ça, précise alors France ». Alors, ensemble, pour cette belle nuit de Noël, Wall, Tahi et Asia, chantent. Depuis, ils se réunissent régulièrement. Grâce à cette rencontre avec le Père Noël, les jeunes Calédoniens décidèrent de faire la paix pour vivre heureux. Oubliée l’époque où tout le monde se guette, s’évite ; désormais, ils se rassemblent et s’amusent, sereins et complices. Rassurés par les discussions échangées, ils découvrent le plaisir d’être ensemble. Enchantés à l’idée de renouveler cette magie malgré quelques anciens encore sceptiques, c’est aux adultes du pays d’en faire autant, tout simplement. Quel spectacle merveilleux digne d’une aquarelle. Enfants et parents admirant les belles illuminations de la place des Cocotiers. Tous en s’adressant des salutations et chantant en cœur la « douce et belle nuit de Noël » Enfin ! Une Fête magique pour tous où, même les plus rebelles oublient leur rancœur et montrent leurs yeux doux. Ils se voient tout autrement comme les membres de la même Famille : « Calédonie ». Ils raconteront par la suite cette belle histoire à tout le monde, afin de faire vivre et perdurer cette expérience à autrui. Relayée par les téléphones, l’information circulera instantanément par le biais des réseaux sociaux. Voilà pourquoi, la nuit de Noël, les enfants Calédoniens, dorment sur leurs deux oreilles, bercés par ce beau rêve du miracle où «Terre de parole, Terre de partage» brille sur l’ensemble du «Caillou». Les deux drapeaux, côte à côte, flottent maintenant, au vent de la compréhension, porteuse de tolérance… Merci Bon Père Noël ♥

 

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LE VIEUX SORCIER NAKKA 
oasis – dugong – nautou  – flamboyant – bagnan

Par Yuri Guyenne, 1er prix Juniors

Sur une presque-ile, qu’on appelle Nouville ; vivait en harmonie des gens bienveillants venant de tous horizons. Des noirs, des blancs et des jaunes. Nouville était un petit paradis loin de la ville et où les jours heureux s’écoulaient au fil du vent. Trois amis : Gaston, Rosette et Vien âgés de 8 ans, se considéraient comme des frères et sœurs de cœur ; puisqu’ils avaient été élevés ensemble dans ce milieu serein et d’amour. Nouville était leur oasis de paix et de luxure que leur offrait Dame nature aux couleurs chatoyantes et embaumantes.  Juste avant Noel, les enfants avaient entendu dire par les grands, qu’un gros cyclone du Nom de Colline se déplaçait à vive allure en direction de la Calédonie.

Gaston, Rosette et Vien préparaient leur canne à pêche et épuisette afin de se retrouver près de l’épicerie de Mme Jacket pour attraper des poissons, des crabes, des bernard-l’hermite, des coquillages dans la mangrove. Ils aimaient jouer à se prendre pour de grands aventuriers, de grands pêcheurs et faire de grand ploufs quand ils sautaient du bout de la digue et où ils entendaient de la fenêtre de Mme Jacket qui hurlait : « Ils vont finir par se faire mal ! ».

Le cyclone arriva plus vite que prévu et avait pris beaucoup de force. Il se dirigeait vers Nouville maintenant. Les enfants innocents et inconscients ne s’étaient pas rendu compte de l’ampleur du danger. Ils furent engloutis et happés par la puissance des vagues et du courant. Ils se réveillèrent après avoir été tambourinés comme dans une machine à laver au bord d’une plage dans un lieu qu’ils ne connaissaient pas. Le spectacle était apocalyptique, tout avait été détruit, dévasté, les arbres arrachés, la mangrove anéantie, vision d’horreur et de désolation. Mais les enfants étaient sains et saufs et unis tous les trois. Une ondée s’abattit et les enfants se mirent à l’abri sous un bagnan, blottis dans les racines les uns contre les autres. Apeurés et désemparés, Vien prit l’initiative de rassurer ses amis.

« Ne pleurez pas, nous sommes tous les trois, vivants et nous seront forts, ensemble afin de retrouver le chemin de la maison »

La pluie se fit plus fine et se donnant la main, ils continuèrent leur route. Ils étaient perdus, ils ne savaient pas où aller mais ils étaient confiants. Puis, sur leur chemin, ils rencontrèrent un Nautou, qui les guida vers une cabane cachée dans la brousse parmi les mimosas, les flamboyants et les badamiers. Les enfants appelèrent et soudain un vieillard sortit. Des mobiles de coquillages, de bois, de racines entouraient sa maison. Le vieil homme leur dit de rentrer afin de se mettre à l’abri ; et à la grande stupéfaction des trois enfants, l’intérieur de la cabane était entièrement revêtue de peintures de toutes les couleurs avec des motifs d’animaux tels que le Cagou, la Roussette, le Cerf, le Cochon, des petites lunettes, des Perruches de la chaine, des corbeaux calédoniens, des buses, des bengalis, des cardinaux,  des poissons clown, des poissons anges, un gros napoléon,  des Dawa, des Perroquets, des Tortues, des Dugongs, des fleurs  d’hibiscus, des orchidées, des frangipaniers corail, prince noir, safran, blanc… c’était magnifique et ils avaient l’air tellement réels se dit Rosette. C’était un sorcier ou un magicien se dit Gaston.  Alors, Vien prit la parole, le remercia pour son hospitalité et lui raconta leur histoire. Le vieil homme s’appelait Nakka et il était le gardien et le serviteur de Dame nature avec comme pouvoir de l’aquarelle magique.  La pluie cessa et Nakka qui avait pris soin des enfants en leur offrant du pain beurre et un bon chocolat chaud Milo avant qu’ils ne reprennent leur route.  Nakka leur confia une mission et leur donna à chacun des couleurs d’aquarelle et leur dit : « De retour chez vous, n’oubliez pas ce que je vous ai confié et ce que vous devrez faire mes enfants. » 

De retour au village de Nouville, les parents et tous les habitants étaient tellement heureux, spitants et soulagés de retrouver leurs enfants respectifs, qu’ils en oublièrent presque ce paysage de dévastation que Colline avait tout engloutie sur son passage. Alors les enfants demandèrent à leurs parents de leur apporter de l’eau douce, de l’eau de mer et de la terre. Chacun des trois enfants prit leur couleur d’aquarelle et les mélangèrent avec les ingrédients.  Ils déversèrent la potion qui ruisselait sur chaque partie déposée ainsi le fluide pénétrait à vau l’eau, dans la terre pour les récoltes, les cultures et les jardins, la mer pour la mangrove, et ses habitants aquatiques, dans tous les cours d’eau, jusqu’aux racines des arbres.

Puis le jour de Noel, le 25 au matin, les habitants se réveillèrent et eurent un spectacle de toute beauté ; toutes les plantations, toutes les cultures, toutes les récoltes, les jardins, les arbres, la mer et la mangrove étaient encore plus luxuriants, plus chatoyants que jamais. La magie du vieil homme Nakka avait opéré et avait rendu joie et bonheur dans le cœur des villageois et les trois enfants, Vien, Gaston, et Rosette étaient tellement fiers d’avoir été les liens sacrés de la magie Nakka et dame nature.

 

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 NOËL DE GOMAWE
 carte NC – case – bihoreaux – nourrisson – pin colonnaire –

Par Évangeline CHANCERELLE

Le Noël de Gomawe Gomawe, dieu créateur de la Nouvelle-Calédonie, s’apprête à partir en voyage ; le bruit trotte qu’un roi est né sur le Caillou ! Il emporte avec lui des cadeaux pompeux, tous plus beaux les uns que les autres. Une fois prêt, il sort fièrement de sa case ; mais de quel côté aller ? Il interroge alors un tricot rayé qui passait par là. « Dis-moi, serpent, sais-tu où est né le roi dont on parle ? -Descends vers le sud, et tu le trouveras. » Pour faire bonne figure, Gomawe lui offre une murène, que le reptile engloutit d’un coup ; ce dernier remercie, et le dieu reprend sa route. Au bout d’un certain temps, il n’arrive plus à avancer ; ses pieds s’enlisent dans la boue. Il regarde autour de lui et remarque d’étranges arbres aux racines élevées, entre lesquelles ruisselle un petit cours d’eau ; c’est la mangrove. « Bonjour, mangrove, lance Gomawe. Aurais-tu l’obligeance de me libérer les pieds ? Je pourrais te donner quelque chose, en échange… ». Le niveau d’eau boueuse baisse presque instantanément. Gomawe fouille dans son sac et en sort deux volatiles aux pattes élancées. « C’est un couple de bihoreaux, annonce-t-il. Quand ils se reproduiront, des centaines de ces échassiers joueront entre les branches des palétuviers » Et le dieu créateur reprend sa route. Pendant des jours et des jours, il marche sans s’arrêter, en répandant ses cadeaux partout autour de lui. Enfin, un soir, alors que le ciel se teinte de couleurs aquarelles, il arrive devant une petite case ; une grande étoile spitante brille au-dessus de la flèche faîtière. L’endroit n’est guère accueillant, mais Gomawe sait que c’est LÀ qu’est né le roi. Il entre, aperçoit un homme un peu gauche aux mains calleuses, et une jeune femme qui semble être aussi légère qu’une plume. Au milieu, dans une mangeoire, un nourrisson dort à poings fermés. Gomawe aimerait lui offrir tout ce qu’il a, sa vie même, mais il n’a plus un seul cadeau dans son baluchon… si ce n’est une petite graine qui traîne au fond. Honteux, il l’offre tout de même à la jeune mère, en bafouillant des excuses. Cette dernière lui sourit et dit d’une voix douce et légère comme une brise. «De cette petite graine jaillira un arbre immense et il sera le protecteur de tous les hommes qui habiteront cette terre ; c’est le pin colonnaire . Tu sais, Gomawe, ce grain me fait penser à ton cœur : d’abord minuscule, car tu ne pensais qu’à toi et ta puissance, il a grandi tout au long du chemin pendant que tu offrais tes présents et quand tu es arrivé ici, sans cadeau, il est devenu immense, car tu as appris la plus grande des vertus : l’humilité.» FIN

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Le succès de l’opération « Contes de Noël » ayant été au rendez-vous depuis son lancement en 2017, l’Alliance Champlain propose derechef la compétition aux écrivains et poètes, peut-être insoupçonnés du Caillou.

Il est ouvert à tous, de 7 à plus de 77 ans  ! Plus fort que Tintin ! 

Le règlement ne change pas. Il est posté ci-dessous en format .pdf et s’ouvre d’un clic de souris. Nous vous recommandons de le lire attentivement.

Conte Noël 2020

Les compositions doivent parvenir avant la date limite indiquée dans le règlement, à l’adresse ci-dessous. Un accusé de réception sera courriellé par l’association à chacun des participants

champlain@lagoon.nc

La dotation des années précédentes est maintenue.

La date et le lieu de la cérémonie de remise des prix seront communiqués ultérieurement et indiqués sur le présent site et de toute manière aux lauréats. 

Nous demanderons à la Province Sud si l’accueil des gagnants pourra se tenir à nouveau dans le cadre merveilleux du Château Hagen. Ce serait peut-être une occasion pour eux de découvrir ce chef d’oeuvre d’architecture calédonienne. 

Tous à vos plumes. Le Père Noël lira par dessus-votre épaule…

L’Alliance Champlain remercie et félicite par avance, les participants pour 2020.

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